La loi a été votée : la France rejoint les pays qui ont choisi de pénaliser les clients des prostituées. Mais le ministre de la Justice a été très clair : cette mesure n’est qu’un premier pas, et demain c’est avoir recours aux services d’une caissière qui sera décrété illégal.
« La prostitution n’est pas la seule activité professionnelle dégradante pour la dignité de la femme. Ainsi, les hôtesses de caisse des supermarchés sont bien souvent méprisées, exploitées et sous-payées. Leur emploi pèse sur leur santé morale comme physique. Il conviendra donc de criminaliser le fait de passer en caisse avec ses achats », a fait savoir Jean-Jacques Urvoas.
La députée PS Maryse Kesky a surenchéri ce matin sur les ondes d’Europe 1 : « Voyez les conditions de travail des serveurs et serveuses, dans les bars ou les restaurants. Souvent employés au noir, payés au lance-pierre et subissant des cadences infernales. Dès demain, je vais déposer un projet de loi proposant de criminaliser le fait de s’asseoir en terrasse pour commander un café ! »
D’autres professions dégradantes et attentatoires à la dignité de l’humain sont dans le collimateur. Faire poser son enfant aux côtés d’un Père Noël dans une galerie marchande pourrait ainsi devenir un délit passible d’une amende de plusieurs centaines d’euros. Ou encore acheter des t-shirts et des bermudas fabriqués par des petits enfants bangladais dans des ateliers insalubres.
Une fermeté affichée que le gouvernement tient toutefois à tempérer : il n’est pas encore question de sanctionner les dictateurs achetant des armes ou des Légions d’honneur à la France, les lobbyistes s’offrant les services de députés européens, ou les publicitaires qui achèteront demain des plages de publicité sur les antennes des radios publiques.